samedi 14 janvier 2017

Viktor Lazlo, une voix pour trois femmes

La chanteuse s'installe une soirée à Tropiques-Atrium pour un spectacle dédié à trois icônes du jazz : Billie Holiday, Sarah Vaughan et Ella Fitzgerald. Des voix pour dire l'universalité du jazz à travers le destin de trois femmes.

Sa simplicité rime avec une grâce toute naturelle, mais la comédienne, actrice et chanteuse n'en laisse pas découvrir un pan. Sans fard, ni faux semblant, elle s'est présentée hier pour une rencontre avec la presse. Alors que, spontanément, on s'incline à lui dire « Bienvenue chez vous » , Viktor Lazlo respire fortement et lâche : « Ça fait du bien d'être ici » . Comme pour dire qu'elle est Caribéenne et que dans ses veines coulent trois fleuves, en paraphrasant le poète guyanais Léon Damas. Car il y a en elle un cosmopolitisme enrichissant : père martiniquais et mère grenadienne, née en terre bretonne, son nom de naissance est Sonia Dronnier.
Le spectacle qu'elle présente ce soir est le fruit d'une première rencontre avec Billie Holiday dans une mise en scène du dramaturge et romancier Eric-Emmanuel Schmitt. La pièce, jouée 180 fois, y compris en Martinique en décembre 2012, fut comme une mise en bouche qui va susciter l'appétit en allant plus loin dans la convergence des mémoires du jazz.
Trois femmes, Ella, Sarah et Billie, « c'est une manière de perpétuer une mémoire » , reconnaît l'artiste. Et quelle mémoire ? Celle d'un répertoire du jazz de l'époque de la Black Renaissance à l'aube du free-jazz en passant par le bebop. C'est aussi la mémoire du croisement de ceux qui ont donné leurs noms à l'histoire du jazz : Cole Poter, Duke Ellington...
« SYMBOLIQUES DE LA CONDITION DES FEMMES »
Mais aussi et surtout Ella, Sarah et Billie sont trois femmes dont le vécu résonne fortement dans l'actualité de tous les jours et dans tous les pays. « Elles soulèvent le problème de la femme contemporaine à travers la violence qui lui est faite et les inégalités qu'elle subit » , souligne Viktor Lazlo. Et d'insister : « Elles sont symboliques et symptomatiques de la condition des femmes. » A l'écouter parler de ces grandes voix, on en conclurait que Viktor Lazlo fait ressortir l'universalité du combat féministe par le biais d'une musique non moins universelle : le jazz.

- Vendredi 13 janvier à 20 heures, salle Aimé-Césaire, à l'Atrium, à Fort-de-France - Chant, Viktor Lazlo, piano et direction musicale, Michel Bisceglia, contrebasse, Gilles Coquard et guitare, Olivier Louvel

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